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L'ensemble HAPI

Jérémie Germain et Olivier Blanchard ont développé le projet de faire connaître le répertoire commun à leurs deux instruments tout en ouvrant le concept parfois restreint du concert. Constitué depuis 2002, l’Ensemble Hapi (hautbois-piano) propose ainsi une combinaison originale d’instruments de musique rarement entendus, puisque le hautbois peut, au gré des programmes, céder la place au cor anglais profond, au tendre hautbois d’amour ou encore au rarissime hautbois baryton.

Parmi leurs prestations originales, citons notamment le concert-salon en décors et tenues d’époque, le concert tango ou encore le concert autour de lectures ou de tableaux pour mettre en lien arts et contextes.

Dans un esprit d’ouverture et de rencontres, L’Ensemble Hapi propose une vision renouvelée du concert, pour que la musique soit plus que jamais surprise et échange.

 

Olivier Blanchard - Hautbois, Hautbois d'amour, Cor anglais

Né en 1968, Olivier Blanchard est détenteur d’une médaille d’or de conservatoire français, d’un certificat de soliste de Musikhochschule allemande, et du diplôme d’état de professeur de hautbois, au terme d’une formation alliant instrument et musicologie. Normalien, agrégé d’allemand, il a préparé une thèse sur les cantates de J. S. Bach, enseigné l’esthétique et donne des conférences sur les liens entre les différents arts.

Après avoir occupé le poste de hautbois solo de la Philharmonie du Rhin de Cologne, il fonde plusieurs ensembles de musique de chambre et se produit également en orchestre et en tant que soliste.

Soucieux de faire découvrir des œuvres inédites ou transcrites pour hautbois, il s’aventure dans des domaines aussi variés que musique du monde, musique amplifiée, improvisation, chanson française… où il utilise aussi bien le hautbois que le hautbois d’amour, le cor anglais et le hautbois baryton.

Sollicité pour stages, master-class et cours de musique de chambre, Olivier Blanchard enseigne le hautbois à Poitiers et au Conservatoire à rayonnement intercommunal de Thouars où il a également créé une bande de hautbois.

 

Jérémy Germain - Piano

Né en 1977, il étudie le piano à Parthenay, Poitiers, en Creuse avec Josée Cabanes  puis à St-Maur-les-Fossés avec David Braslawsky. Il oriente ensuite son parcours dans les domaines de l’Analyse et de l’Ecriture musicales avec Pierre Pincemaille et Michel Rigoni, de la musique contemporaine avec Claude Helffer et de la composition avec Thierry Machuel.

Titulaire du diplôme d’état de piano, il enseigne le piano à l’école de musique du pays du Bocage Bressuirais et crée en 2007 avec Anne Koppe un chœur d’enfants qui se veut expérimental tant au niveau de la conduite pédagogique, de l’ouverture musicale que des penchants polyglottes. En tant que pianiste, il se produit dans des formations de différentes esthétiques (traditionnel-bal poitevin avec La Rouzine, classique-musique de chambre, musiques actuelles avec Armédydée…).

Il compose également des œuvres pour Chœur mixte, Chœur de Femmes et Chœur d’Enfants (créations à Bressuire et à Saintes), de la musique de spectacles pour enfants (créations à Ste-gemme, Celles-sur-Belle) ainsi que des arrangements pour ensembles instrumentaux (chanson française, opérette…).

 

Programme :

Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

            Sonate BWV 528, pour hautbois d’amour et clavier obligé - Adagio – Vivace

Un mouvement de sonate avec un clavier obligé à la main droite autonome ; Bach a également utilisé cette œuvre à l’histoire complexe comme sinfonie de cantate et comme pièce pour orgue seule ; un témoin de la marche vers la sonate classique.

 

Robert Schumann (1810-1856) :

            5 pièces dans le style populaire opus 102, pour hautbois baryton et piano

-          Avec humour « Vanitas vanitatum »

-          Lentement

-          Pas vite, à jouer plein son

-          Pas trop vite

-          Puissant et marqué

Dans cette œuvre publiée en 1849 pour violoncelle (ou violon), la recherche de l’authenticité populaire chère aux romantiques dévoile un Schumann presque apaisé et réconcilié avec lui-même. Mais les deux personnalités du compositeur, l’impétueux Florestan et le mélancolique Eusébio ne sont jamais vraiment bien loin.

 

Claude Debussy (1862-1918) :

            La fille aux cheveux de lin (extrait des Préludes), pour hautbois d’amour et piano

-          Très calme et doucement expressif

Lorsqu’en 1909-1910, Claude Debussy publie le 1^er volume des Préludes, les artistes pressentent depuis longtemps le déclin qui se prépare et cherchent à capter l’instant fugitif et les impressions éphémères. Loin des gigantesques formes établies et académiques, on se tourne désormais vers des miniatures faites de départs et de retours expressifs et rêveurs.

 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Sonate en Fa Majeur, op 17 pour piano et cor anglais

-          Allegro moderato

-          Poco adagio quasi andante – Rondo allegro moderato

Dans cette œuvre écrite à l’origine pour un virtuose du cor que connaissait bien Mozart, le jeune Beethoven (1800) met un piano brillant à l’honneur car le musicien doit de plus en plus faire étalage de virtuosité pour percer. Dans un face à face tantôt violent, tantôt joueur entre les deux instruments, on assiste aussi à la confrontation de la sonate classique formalisée avec une avalanche d’idées sans cesse renouvelées.

 

Camille Saint-Saens (1835-1921) :

            Le cygne, pour hautbois baryton et piano

-          Adagio

De toutes les pièces composant le Carnaval des animaux, de 1886, Le cygne est la seule que l’auteur ne soupçonnera pas d’entacher sa réputation de compositeur sérieux. Un doute qui révèle la transition qui est en train de s’opérer entre les grandes fresques du XIXème et l’impressionnisme naissant. La partie de violoncelle fait grand usage de longues mélodies très liées, évoquant le glissement du cygne dans l’eau, et a très rapidement trouvé une nouvelle dimension dans la sensualité des instruments à vent.

 

Emmanuel Savoye (*1974) :

            Sonate pour hautbois et piano

-          Danse

-          Récit

-          Interlude

-          Chant

-          Danse

Ou comment on peut demander à un hautboïste de jouer faux… sur un piano imperturbable. Le jazz rencontre le hautbois dans cette œuvre de 2002, résultat d’une collaboration entre le compositeur et David Walter, virtuose de l’instrument. On y entendra tour à tour des accents de Dave Brubeck ou encore de danse latine, sans renoncer aux « trouvailles » et modes de jeu hérités du XXème siècle, mais sans volonté de provocation. Le nouveau classicisme est en marche.

 

Astor Piazzolla (1921-1992)

            Histoire du tango pour hautbois et piano

-          III : Night club 1960

Les deux instruments dans une œuvre initialement prévue pour deux autres – la flûte et la guitare - en 1986. Un témoignage de la flexibilité d’un répertoire à la croisée des mondes de la danse et de la musique, de la musique savante et de l’inspiration populaire. Mais aussi une fenêtre ouverte sur un hautbois qui, désormais, se cantonne de moins en moins à son rôle de chanteur de charme et est en pleine phase d’exploration.